Article paru dans Ouest France à la suite de notre traversée de l'Orne
Un périple de 450 km en compagnie d'un âne « vraiment sympa » nommé Cakao. « Le vrai héros de l'histoire, sourit François-Xavier Maigre. C'est lui qui porte nos bagages. Il nous a été fourni par « Le Pas d'Âne » (1), l'une des deux associations avec laquelle nous avons travaillé. La seconde étant celle des Chemins de Saint-Michel qui a balisé le parcours depuis L'Aigle et édité des cartes ».
Une aventure humaine
Sur le papier, les étapes sont résolument courtes. « Nous avons parcouru au maximum une vingtaine de kilomètres sur une journée. Nous marchons essentiellement à l'abri des chemins. Nous avons réussi à faire très peu de route ». Pour l'hébergement, la petite famille a sollicité l'hospitalité, « dans la grande tradition pèlerine. J'ai envoyé des mails à tous les curés de paroisse. Ils nous ont trouvé des points de chute, chez des croyants ou non ».
Au total, un peu plus d'une trentaine de haltes « et une cinquantaine de rencontres. Car c'est d'abord ce que nous sommes venus chercher, souligne François-Xavier Maigre, journaliste au quotidien catholique La Croix. Nous sommes chrétiens et notre aventure a certes une dimension spirituelle mais elle est avant-tout culturelle et humaine ».
Des rencontres qui vont rester comme autant de moments inoubliables. « À l'issue de certaines journées, l'accueil que nous avons reçu nous a réconfortés et relancés. À chaque fois que nous avons songé à jeter l'éponge, des rencontres incroyables nous ont remis en selle ». Les séparations ont été parfois difficiles, « comme avec un couple d'octogénaires à Saint-Evroult ».
Mais à leur arrivée au Mont-Saint-Michel, François-Xavier et Pauline ont promis d'écrire à toutes les personnes qui auront jalonné leur périple. Le voyage doit prendre fin la semaine prochaine. Il faudra également dire au revoir à Cakao.
« Ce sera dur, sait François-Xavier. On est en symbiose avec lui désormais ». Une autre découverte. « Nous n'avions jamais eu d'animal. Nous sommes de vrais citadins à la base mais nous sommes tombés sous le charme de la campagne ornaise. Peut-être y aura-t-on une maison un jour ».